#UMOFDeauville : interview de Philippe Manoeuvre

Si on m'avait dit que plus tard, je passerais du temps avec lui, que je l'interviewerais... (#pire qu’il s’abonnera à mon compte !!) J'aurais sans doute voulu y croire, mais le chemin parcouru n'aurait pas eu la même saveur. Aujourd'hui, je suis profondément heureuse d'avoir suivi cette trajectoire !

Je viens de taper le titre de cet article. Je n’en reviens pas. Je vais publier une interview de Philippe Manoeuvre.  

D’ailleurs, je pensais la publier dès le lendemain de l’entrevue. Aujourd’hui nous sommes pile quinze jours après… Toujours rien en ligne… J’ai osé balancer quelques pièces choisies sur mes réseaux sociaux.

Mais le “coeur tendre” du truc là, toutes ces questions géniales, ce retour après cette rencontre… Tout cela demeurait encore en moi. Cette interview a son importance, cela fait 10 ans que j’emprunte son nom à Philippe, cette interview j’en rêvais. 

Il est l’heure de vous la partager.

Janvier 2023. L’année démarre à Caen et nous entendons parler d’un festival qui arrive à Deauville : le United Music of Deauville… Des beaux noms sont à l’affiche, l’ambition du festival est louable et puis… En me promenant sur leur site Internet, je découvre le parrain de cette première édition : Philippe Manoeuvre. 

Impossible de faire l’impasse. Impossible ! 

Cela fait 10 ans qu’Engine Your Sound existe, Philippe Manoeuvre vient inaugurer le festival, c’est dans ce contexte à forte symbolique que nous nous sommes rencontrés le vendredi 19 mai.

1ère Partie : Philippe Manoeuvre, parrain de l'UMOF Deauville

Le Festival United Music of Deauville ouvre ses portes pour une édition pleine de promesses, réunissant des artistes de renommée internationale dans un cadre enchanteur.

Philippe Manœuvre, figure emblématique du paysage musical français, est un journaliste, écrivain, et critique rock. Sa passion pour la musique et son rôle d’observateur averti en font un interlocuteur privilégié pour discuter du festival ! (Pour ne pas dire le meilleur 😏)

C’est Arthur qui m’a annoncé “j’ai donné ton nom à 4 copains qui ont un projet de musique à Deauville, ils vont t’appeler”. 

Ces 4 copains avaient regardé ce qu’il se passait à Deauville, et de la musique moderne sous forme de festival ça n’existait pas… 

Peu après l’invitation m’est parvenue, je les ai rencontré à Paris, on a discuté et tout de suite sympathisé. Ils avaient des idées incroyables comme faire venir les musiciens de Steely Dan à Deauville, je me suis dit “bien sur c’est génial”. 

Très vite je leur lance “Ok, on va le faire”. 

Il n’y a pas eu de tergiversations parce que pour des débutants je les trouvais très professionnels, leur liste d’artistes à convier m’impressionnait déjà.

Ça me permet d’abord de vous parler, c’est toujours agréable !

Ensuite être le parrain, c’est participer à amplifier le festival en dehors de Deauville, être un relais entre les organisateurs qui ont d’autres chats à fouetter que de faire la promo, ils s’occupent des coulisses dans la cité et des artistes. 

Je fais en sorte que les gens attendent l’événement avec intérêt.

Mario Bondi que j’hésiterais pas à appeler « Super Mario » parce que vraiment …

J’ai lu les biographies du bonhomme, j’étais préparé à le voir sur scène, je ne m’attendais pas du tout à ce spectacle. Incroyable ce qu’il a donné ! C’est un géant, un type qui vit la musique, la bonne humeur à l’italienne la faconde, il a une voix de Barry White (on pourrait dire que c’est le Barry White blanc). Un groupe de pointure… Je les ai évidemment présenté, je pensais les regarder 5 minutes et puis je suis resté tout le concert. Quel monument, j’en ai même appelé ma femme pour lui dire que j’étais complètement capté par ce concert et que j’allais rentrer plus tard. 

Sinon, Rumer une vraie grande Diva, j’ai adoré le concert de Julien Clerc.

Et Malo : le régional de l’étape ! Il a du répondant, un performer qui se met la salle dans la poche en 2 morceaux. Ça a beaucoup plu à mes enfants qui aimeraient le revoir ! Une voix, une gueule, une façon de danser sur scène, c’est bien d’avoir un chanteur comme ça !

Le Tribute to Burt Bacharach ! Ce soir il va se passer quelque chose ! 

Dès le début des années 60, il y a des gens qui ont défini la pop. John Lennon et Paul McCartney bien sur, les Beatles. Brian Wilson des Beach Boys, Phil Spector ET Burt Bacharach

On retrouve pleins de références à cet homme. Il apparait sur la pochette du premier album d’Oasis

Son amour pour les chevaux de courses, idéal pour Deauville. 

Les chansons de Bacharach, ces chansons là quand ça passait à la radio tout s’arrêtait. 

Mais bien sur ! La bonne nouvelle c’est que c’est complet ! 

Deauville c’est aussi le cinéma, je me suis dit qu’on pourrait mettre un film musical. Les organisateurs m’ont interpellé « et si on mettait un film des Stones ? » J’ai aussitôt contacté le bureau des Rolling Stones qui a donné son accord pour GRRR, où l’on retrouve le groupe lors du dernier concert de la tournée des 50 ans. Ils invitent Bruce Springsteen, Lady Gaga, les Black Keys sur scène dans le New Jersey. Un concert de 2 heures, un truc historique !

Ça va être la première projection sur grand écran dans le monde ! C’est sorti en blu-ray mais personne l’a vu au cinéma. Pour les fans des Stones c’est royal, on a tous envie de se retrouver. Après le Covid, on a envie de vivre des aventures collectives fortes. 

2e Partie : les premières éditions du chroniqueur rock

Adolescente, je courrais chez mon buraliste dès la sortie du dernier Rock’n’folk. Avec l’impatience de découvrir la Une et l’édito de Philippe Manœuvre. Je me disais qu’il trouvait parfaitement les mots, que ses écrits avait sa patte bien définie. Je me demandais à quoi ressemblait sa vie de rédacteur en chef d’un magazine rock ! 

Dans cette deuxième partie, nous profitons de la première édition du festival comme prétexte pour explorer les débuts de Philippe Manoeuvre. Là encore il trouve les mots justes et nous révèle des anecdotes super rock’n’roll !

Le premier festival de Philippe Manoeuvre

"Le festival d'Auvers-sur-Oise en juin 1971. J'y suis allé en auto-stop avec ma copine. On avait même pas d'équipement pour dormir on avait rien".

Celui de Elo Manoeuvre

"C'était en Bretagne, j'hésite entre les Vieilles Charrues et Bobital ! Je me souviens d'être ravie de voir mes idoles de l'époque en live."

En 1971, Jean Bouquin décide d’organiser un festival en faisant venir le Grateful Dead. Beaucoup de jeunes partent comme Philippe pour 3 jours de musique gratuite les 18, 19 et 20 juin.

Moi j’entends ça je pars direct de Châlons vers Auvers-sur-Oise en auto-stop avec ma copine. On avait même pas d’équipement pour dormir, on avait rien ! On part pour 3 jours de festival avec nos petits sac à dos. Le festival démarre vers 16h de l’après-midi et il a commencé à pleuvoir vers  17h, à 19h ça s’est transformé en des trombes d’eau. Les Grateful Dead étaient là, ils sont montés sur scène en disant « on est désolés on peut pas jouer ». Tout était noyé d’eau… On a quand même vu Jerry Garcia !! 20 000 personnes erraient dans la nuit sans savoir où aller, finalement nous avons tous dormi dans le gymnase de l’école maternelle !

La première interview de Philippe Manoeuvre

Du métal de pointe avec les... Blue Öyster Cult !

Celle de Elo Manoeuvre

"Je ne sais plus exactement..! La première itw à m'avoir marqué est celle avec Joana Balavoine (parce que je l'ai déroulé sans réaliser que j'étais face à la fille de, et c'est très bien comme ça)."

Attendez voir… C’était en 1974, j’avais 20 ans, je commençais ma carrière, j’étais stagiaire à RTL. J’ai énormément travaillé, je crois avoir gagné 900 francs en bossant dur sur la campagne électorale. Je suis parti dans New York, c’était une chance incroyable ! Je suis arrivé, je suis allé chez un disquaire, je trouve un album des Blue Öyster Cult je regarde l’adresse de leur maison de disque et…j’y suis allé ! « J’arrive de France je voudrais interviewer les Blue Öyster Cult ».

Le premier moment "united" de Philippe Manoeuvre

"Quand on a fait venir les Stooges pour la première fois en France pour le Bol d'Or."

Celui de Elo Manoeuvre

"Question si difficile. Mais je dirais... que je retrouve ce genre de moment dans tous les concerts du Festival Beauregard. Mon concert frisson à moi c'était les Red Hot au Lolla de Paris."

J’apprends que les Stooges se reforment en 2003, je fonce aux States pour voir ça. Ce concert devait se jouer qu’une seule fois !

Dans les backstages, Coachella était beaucoup moins fréquenté. Ce n’était pas le festival people que c’est devenu. Et je tombe alors sur le manager des Stooges, je lui lance « Art, je m’occupe du Bol d’Or vraiment si on pouvait les faire venir jouer en France j’ai le feu vert des organisateurs ». À la fin du concert, il part en coulisses dire à Iggy Pop « les français vous veulent » et Iggy a retorqué « on va continuer alors ». 

Au Bol d’Or, plus de 46 000 personnes sont là pour voir les Stooges. J’ai fait un pitch très rapide laissant le micro à Iggy. C’était beau, les gens pleuraient, des vieux hippies, des vieux rockeurs, ils attendaient les Stooges depuis 1973. Il y avait une telle joie générale, un côté « mais c’est pas possible c’est dingue » le sentiment qu’on vivait un moment historique pour tous les fans de rock ! 

Cette interview est un trésor. Philippe Manoeuvre ❤️ 😎

Mille mercis au Festival United Music of Deauville

Je remercie chaleureusement Rachel et Pauline 💛 ✨

Pensée émue ✨ Emi Hope, temoin aux premières loges de cette rencontre.
Merci pour la 📷

 

 

 

Propos recueillis par Elo Manoeuvre pour Engine Your Sound. 

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